Un éditeur versaillais en pleine action

(Avis de non-publication)

On nous rapporte que les Editions Atlantica, repreneur des Editions Séguier, viennent de fournir la preuve d’une orientation politique au-dessous de tout soupçon. Elles avaient signé au mois de juin 2002 un contrat dans lequel elles s’engageaient à publier le récit romancé Pierre Pirotte ou le destin d’un communard, écrit par Jean-Luc Debry, descendant de Communard, de même que La Commune à Nouméah, pièce écrite par Georges Cavalier et transcrite par ledit Pirotte en 1872, alors que les deux hommes avaient été bannis de Paris et emprisonnés à Fort Boyard par les Versaillais. La publication est prévue pour le 20 novembre 2002. Elle est annoncée par Livres Hebdo dans sa livraison n°486. Le site web d’Atlantica l’annonce pour la même date. La FNAC le présente sur son site pour vente par correspondance auprès des internautes. Et, soudain, le 21 novembre, l’éditeur annonce par un mail laconique à l’auteur qu’il a changé d’avis et ne publiera pas le livre, redoutant l’échec commercial.

Non content de renier tardivement ses engagements par crainte d’insuffisance de revenu, cet éditeur avait auparavant trouvé moyen de résumer dans Livres Hebdo l’histoire d’un homme qui a dû « affronter la haine avec laquelle la France rurale, catholique et bourgeoise traitera Paris l’insolente » en affichant, par un lapsus des plus révélateurs, qu’il s’agissait d’un « homme symbole de la France rurale contre l’insolence parisienne », comme si les Communards avaient été des paysans vendéens, et comme si la vérité n’existait que pour être inversée. Ainsi, à certaines enseignes, toutes les qualités de l’époque sont harmonieusement réunies : recherche de profit, falsification historique, indifférence au contenu, reniement des engagements. Mais qu’importe, même incohérente, la perspective du marchand de soupe prime sur tout. Les Communards peuvent toujours être fusillés post mortem. Les ouvrages du vilain gnome Thiers, eux, n’avaient pas rencontré ce type d’inconvénient.

Les Amis de Némésis

Le 27 novembre 2002