Lettre sur la Commune de Paris
Voici un extrait des 14 thèses sur la Commune signées DEBORD, KOTANYI, VANEIGEM. Elles ont été publiées dans la revue « Autogestion et socialisme », numéro de mars 1971.
« La révolution de 1871 est sans doute la première des révolutions où la politique, en tant que régulation des rapports sociaux sous le règne de la bourgeoisie, commence à dépérir et cède la place à la révolution des problèmes sociaux réels. Introduction René Lourau.
Thèse IV
Tout le monde a su faire de justes critiques des incohérences de la Commune, du défaut manifeste d’un appareil. Mais nous pensons aujourd’hui que le problème des appareils politiques est beaucoup plus complexe que ne le prétendent les héritiers abusifs de l’appareil bolchevik, il est temps de considérer la Commune non seulement comme un primitivisme révolutionnaire dépassé dont on surmonte toutes les erreurs, mais comme une expérience positive dont on n’a pas encore trouvé et accompli toute la vérité. »
La Commune fut une fête dionysiaque qui se termina comme une tragédie dans un bain de sang prométhéen, écrit Henri Lefebvre. Une fête révolutionnaire qui transforma radicalement la vie quotidienne, ajoutèrent les situationnistes. Il est juste, en effet, de déclarer, comme le firent Les auteurs dans « Notes éditoriales D’I.S 7 » que les succès du mouvement ouvrier signent ses échecs ( bureaucratie étatique) et qu’au contraire ses échecs apparents ( la Commune ou la révolte des Asturies) sont des succès ouverts sur lesquels nous serions bien inspirés de nous pencher.
JLD, 10 octobre 2001.